Civilization VII – Notre test d’accessibilité

Civilization VII est enfin arrivé ! Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a su faire parler de lui. Après un sixième opus décrié par beaucoup d’anciens et acclamé par la majorité, le défi à relever était de taille. Il faut dire que la concurrence est rude ces dernières années. Microsoft, Paradox et nos amis français de chez Amplitude s’étant tous essayés au “Civilization like” dernièrement. Voyons voir si le père des 4X a su relever le défi.

Jaquette du jeu Civilization 7

TypeGestion / 4 X
Editeur2K Games
DéveloppeurFiraxis
Date de sortie11 février 2025
Classification 12 ans et plus

Mais pour commencer, si vous êtes néophyte du genre, c’est quoi un 4X ? eXploration, eXpension, eXploitation, eXtermination : le crédo d’un genre de jeu de stratégie que Civilization premier du nom a inventé en 1991.

Dans ce type de jeu, qui se joue souvent au tour par tour, il faut amener votre faction à la victoire. Pour cela, il faudra tirer parti des ressources qui vous entourent. Cela vous permettra d’atteindre des objectifs multiples tout en survivant aux agressions des autres joueurs.

L’originalité de la licence, c’est son focus sur notre histoire, celle de l’humanité tout entière. Vous prenez en main une des grandes civilisations que notre terre a connue. Vous lui faites traverser le temps, de l’âge de pierre jusqu’à nos jours. Et cela dans le but de laisser une marque durable pour les générations à venir.

Dans ce septième opus, vous devrez passer par trois âges : l’antiquité, l’âge de l’exploration et l’âge moderne. Chacun de ces âges vous demandera d’atteindre des objectifs dans quatre grandes branches pour marquer des points. Il s’agit de la culture, le militaire, la science et l’économie. Durant l’âge moderne, atteindre tous les objectifs d’une de ces branches vous fera gagner la partie.

Un grand classique, donc, plein de nouveautés. Mais dans quelle mesure Firaxis a su rendre son jeu accessible au plus grand nombre? Petit tour d’horizon.

Et si j’ai un handicap moteur ? 8 / 10

Commençons par noter que ce test a été fait sur PC avec une configuration clavier-souris. Les détails qui suivent portent donc généralement sur cette configuration. Le jeu existe néanmoins sur console. Il peut tout à fait être joué à la manette, y compris sur ordinateur.

A priori, le 4X fait partie du genre de jeu le plus accessible pour les personnes avec un trouble moteur. Ce type de jeu se joue généralement au tour par tour et quasi exclusivement à la souris. Il est aisé de trouver un moyen de parvenir à adapter ce type de jeu. Si tant est bien sûr que le studio nous en donne les moyens.

Ici malheureusement, comme c’est souvent le cas de nos jours, le jeu sort dans un état pour le moins bancal sur un certain nombre de points. Des options absolument indispensables manquent à l’appel.

C’est notamment le cas du défilement à la souris. Lorsque vous mettrez votre souris sur le bord de l’écran, la caméra ne bougera pas. Vous devrez donc utiliser les touches directionnelles du clavier ou de maintenir votre clic gauche pour naviguer sur la carte. Beaucoup de monde réclame pourtant cette option. Elle arrivera certainement dans une mise à jour, mais malheureusement absente à la sortie du jeu.

On voit la carte du jeu assez avancé. En dezoomé, elle est riche en informations, icônes tant que donnée d'interface.

Il est par contre tout à fait possible de reconfigurer les touches, afin d’accéder plus facilement aux raccourcis clavier.

Encore une fois on déplorera que la seule option que l’on ne puisse pas reconfigurer soit la fonction de zoom. Elle ne peut être effectuée qu’avec la molette de la souris.

Etant donné qu’il vous faudra régulièrement dézoomer pour avoir une vue d’ensemble de la situation, autant partir du principe que le jeu sera injouable pour vous si vous ne savez pas utiliser la molette ou si vous ne possédez pas un équipement qui permette de la simuler, tel que des contacteurs.

Il est possible de modifier l'attribution des touches, mais pas le zoom.

Mis à part ces deux points noirs, le jeu est extrêmement accessible. Espérons que de futures mises à jour les règlent. Mais rappelons-nous tout de même que Civilization 6 n’a jamais réglé le problème du zoom non reconfigurable.

La plupart des éléments d’interface sont assez gros pour être cliqués sans difficulté. Par ailleurs, vous interagirez avec le jeu presque exclusivement à la souris. Il faudra néanmoins avoir accès aux deux clics.

Dans l’ensemble donc, comme la plupart des 4X, Civilization VII s’en sort bien sur le plan moteur. Le manque d’attention a certains détails pourtant indispensables l’empêche d’exceller pour le moment.

Et si j’ai un handicap visuel ? 6 / 10

Un effort certain a été produit en ce qui concerne les troubles visuels.

Différentes options relatives au daltonisme sont bien présentes. Vous avez également la possibilité de modifier la taille des textes dans l’interface. Le résultat est plutôt concluant en ce qui concerne la carte générale. Mais c’est dans les infobulles que cela devient compliqué.

Dans le menu "Accessibilité" il est possible de choisir parmi 5 tailles de police.

Si les noms des villes, des technologies et des dogmes parviennent à une dimension raisonnable, les innombrables textes qui vous donnent des informations sur les nombreuses recherches à effectuer dans le jeu restent trop petits.

En plus de cela, Firaxis n’a pas encore suivi la voie prise par Paradox. Ce dernier a su révolutionner l’usage des infobulles dans ses derniers softs. Ainsi, lorsque vous retirerez votre souris d’un élément, l’infobulle disparaîtra, rendant difficile l’utilisation de la loupe de Windows.

En jeu, on voit le menu des "Arbres des Dogmes". La taille des éléments est assez lisible, mais le texte de l'infobulle est très petit.

L’intégration d’un chat énoncé des textes présents à l’écran règle heureusement le souci. Une fois activée, une voix générée par intelligence artificielle lira tous les éléments sur lesquelles vous pointerez votre souris.

Cela comprend l’intégralité des infobulles, pour lesquelles il faudra parfois s’armer de patience étant donné leur longueur. Les seules bulles qui ne seront pas lues par l’IA sont celles relatives au terrain, pour éviter qu’une voix ne soit sans arrêt en train de parler. Vous pouvez également activer cette option pour lire directement le chat en multijoueur.

Malgré ces efforts, le jeu restera difficile dans un certain nombre de domaines. Comme ses prédécesseurs, Civilization 7 se base sur les rendements produits par les cases (Nourriture, production, culture, or, science et bonheur), et les icônes de ces rendements restent beaucoup trop petites (elles sont de couleurs différentes néanmoins, ce qui peut aider), et ce septième opus, contrairement au précédent, a opté pour une direction artistique plus réaliste et donc beaucoup moins marqué en termes de contrastes.

On voit la carte de production non filtrée. Chaque petite hexagone de terrain affiche des icônes différents, en couleur et nombre, en fonction de sa production.

D’une manière générale, l’interface est mauvaise et le studio en est conscient. Les innombrables critiques, aussi bien des professionnels du milieu que de premiers joueurs, ont poussé Firaxis à d’ores et déjà annoncer sa refonte totale. Difficile donc de savoir ce qu’il en sera dans quelques mois, mais une chose est certaine, ça ira dans le bon sens.

Et si j’ai un handicap auditif ? 10 / 10

Dans le domaine auditif, aucun problème n’est à déplorer. On trouvera une option de sous-titre, mais cette dernière sera anecdotique, puisqu’elle ne couvrira que les remarques sarcastiques des personnages joués par l’IA. Le gameplay n’étant en aucun cas basé sur des ressorts sonores.

On trouvera bien sûr quelques éléments, comme, par exemple, la musique qui change lorsqu’on vous déclare la guerre. Mais de toute manière, des icônes, que vous trouverez le long de la bordure droite de l’écran, résument toutes ces informations au début du tour. Assez discrètes en début de partie, ces icônes s’accumuleront de plus en plus à mesure des âges et de la complexification du jeu.

En jeu, sur la droite de l'écran, on voit 4 icônes les uns au-dessus des autres pour informer des actions du tour.

Il faudra prendre garde cependant au placement de vos unités durant les guerres, en particulier si vous vous battez sur plusieurs fronts.

Pour le moment, rien n’indique lorsque vous perdez un combat. Vous aurez donc à bien vous souvenir de la composition de vos armées et à vérifier manuellement leur état au début de chaque tour. Les patchs à venir devraient également régler ce problème.

Et si j’ai un handicap cognitif ? 6 / 10

Civilization VII est un jeu de stratégie complexe qui nécessitera un investissement cognitif certain. Civilization vous propose un didacticiel très complet au lancement de votre première partie. Et il est très efficace, probablement le meilleur de toute la franchise.

Malgré cela, vous aurez souvent à chercher des réponses par vous-même, notamment dans la fameuse “Civilopédia”, l’encyclopédie présente dans le jeu.

Mais soyons clairs, vous serez assez peu pris par la main une fois lancé dans le grand bain. Vous aurez à lire et à interpréter des informations complexes.

On voit un écran d'explication du bâtiment "Académie" dans la "Civilopédia", la base d'information du jeu. C'est un long texte de contexte. Les informations de gameplay sont résumées dans des encarts par des icônes et nombres.

Il y a six niveaux de difficulté, et les premiers sont vraiment très simples, de sorte qu’il n’est pas compliqué de pouvoir s’amuser sans avoir à maîtriser tous les concepts de fond en comble.

Le choix de la difficulté se fait au lancement de chaque partie, inutile d’aller chercher l’option au fin fond des menus. Comme toujours dans ce type de jeu, une sauvegarde automatique sera effectuée au début de chacun de vos tours et gardée en mémoire une dizaine de tours. En cas de soucis, vous pourrez donc revenir en arrière pour résoudre le problème.

Les niveaux sonores sont réglables de manière indépendante et il est même possible de régler la gamme dynamique, c’est-à-dire la différence de volume entre les sons les plus forts et les plus faibles pour améliorer le confort auditif.

Les objectifs sont plus ou moins clairs suivant la voie que vous choisissez de suivre et l’Age dans lequel vous êtes.

L’objectif culturel de l’antiquité par exemple vous demandera de construire six merveilles. Assez simple à comprendre. A l’inverse, l’objectif économique de l’Age moderne vous demandera d’accumuler cinq cents points de ressources d’usine, ce qui impliquera les étapes suivantes : découvrir les technologies permettant de construire des usines et des chemins de fer, relier votre capitale au reste de vos villes par voie ferrée, construire des usines, accumuler des ressources d’usine et placer ces ressources dans les colonies disposant des bâtiments adéquats.

D’une manière générale, plus vous avancerez dans les âges, plus les objectifs seront complexes.

On voit un écran de "Progression d'Age". Il repend les objectifs par catégorie, ici militaire. Malgré des icônes et une barre de progression claire, il reste beaucoup de textes.

Vous aurez néanmoins la possibilité de vous rendre à tous moments dans le panneau des objectifs, que l’on appelle la “Progression d’age“, en cliquant sur la coupe en haut à gauche de l’écran lorsque vous êtes sur la carte principale.

En plus d’y trouver un résumé de votre progression, vous aurez la possibilité de cocher la case “Suivre la progression” pour chacune des voix (culture, militaire, science, économie). Une fois l’option cochée, vous verrez apparaître sur votre écran une suite d’objectifs vous permettant au final de gagner les points nécessaires.

Notre avis

Comme de coutume, la licence Civilization innove à chacune de ses itérations. Ce septième opus ne déroge pas à la règle. En s’éloignant de son petit frère qui avait pourtant été un véritable succès commercial, Firaxis prend un risque qui devrait s’avérer payant tant ce Civilization VII est rafraîchissant.

Un certain nombre de défauts entachent malheureusement sa sortie, en particulier des problèmes d’interface et l’absence d’options indispensables.

Même si l’on sait avec quasi certitude que nombre de ces défauts seront corrigés dans les semaines ou les mois à venir, il est toujours décevant de constater que les impératifs commerciaux poussent les studios à des sorties anticipées qui auraient gagné à s’autoriser un petit report.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Il s’agira sans aucun doute d’un très grand Civilization d’ici peu et en attendant, le jeu est non seulement tout à fait jouable, mais déjà extrêmement addictif.

Review Scores

7.5
  • moteur - 8
  • visuel - 6
  • auditif - 10
  • cognitif - 6

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