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Les jeux d’aventure restent les préférés de l’équipe : on suit une histoire plus ou moins dirigée, on peut prendre son temps et aller d’une zone d’action à l’autre, la difficulté est souvent progressive… c’est le style de jeu idéal pour notre équipe, car on apprend à notre rythme et on est accompagné.

Just Cause 3 nous a forcément attiré, surtout que nous en avions eu un aperçu pendant la dernière Paris Games Week. Il nous avait laissé un petit goût de déception, surtout par le manque d’indications, c’était donc l’occasion de vérifier cela de plus près !

	Editeur	Square Enix
	Développeur	Avalanche Studios
	Type	Action / Aventure
	Date de sortie	1 décembre 2015
	Classification	18 ans et plus

 

Just Cause 3 est développé par Avalanche Studios, les mêmes qui ont également développé Mad Max. Comme ce dernier nous avait bien plus avec son 8/10 et que justement le jeu était bien pratique côté moyens de se repérer, il fallait s’en assurer pour ce titre.

Just Cause est une série née en 2006, avec un second épisode en 2010. Vous y incarnez Rico Rodriguez, un héros latino qui n’a pas froid aux yeux ! La recette est la même sur les trois jeux : équipez-vous de tout un arsenal, déployez votre parachute et semez le chaos sur le terrain de chasse d’un dictateur pour libérer la population. Un croisement entre Stallone, Bruce Willis et Chuck Norris (pour la tenue et la barbe de ce 3… voire les répliques).

 

L’interface

 

Une fois en jeu – et c’est devenu assez fréquent dans les jeux – l’interface est minimaliste et s’efface souvent pour ne vous donner que les informations nécessaires au moment où vous en avez besoin. Le reste du temps, on laisse place à l’image. Bonne initiative en soi, ça permet de mieux s’immerger dans le jeu.

Mais ici, c’est un peu trop minimaliste et nous nous nous sommes vite frottés à un problème de taille… c’est le cas de le dire !

En effet, il n’y a pas de mini-carte et les indicateurs à l’écran sont particulièrement petits pas toujours bien visible. Les indicateurs de destination sont des points bleus, ceux d’objectif des points jaunes vifs. On s’attend donc à bien les voir, sauf que dans un décor méditerranéen au mur blanc sable et aux nombreux champs de blés et tournesols, ce n’est pas si évident. Bien souvent, il faut chercher avec attention sur notre écran 120 cm pour trouver le petit pixel jaune censé nous indiquer le chemin. Allez, sur l’image ci-dessus, repérez le point jaune, le nom de la zone et le viseur (qui n’est qu’un point s’il pointe dans le vide). 

Sachant que dans ce genre de jeux, vous devez bien souvent capter ces informations dans la seconde pour être efficace, on est vite perdu quand ça tire ou explose dans tous les sens. Alors imaginez pour les personnes avec des problèmes de vue. Nos craintes sur la difficulté à se repérer était donc fondée.

Pour vous y retrouver en jeu, il vous suffit d’ouvrir la carte. Une partie des information (bandeau du haut, touches utilisables…) sont malheureusement écrites, donc un apprentissage pour les repérer si vous êtes non lecteurs. Sinon, sur la carte elle-même, les défis, missions et autres points d’intérêt sont représentés par des icônes comme vous pouvez le voir. Sélectionnez en un, et la route pour y arriver s’affiche. Si vous êtes en véhicule, il n’y a plus qu’à suivre les flèches. C’est appréciable.

   

Le hic, c’est que vous n’êtes quasiment jamais en véhicule. Le jeu est très aérien et vous passez plus de temps dans les airs, en parachute ou avec votre combinaison d’homme-écureuil (Wing Suit en anglais). Du coup, ce GPS est peu utilisé, voire inutile.

Votre principal activité sera de libérer les villes : une fois dans une d’elle, la liste des objectifs s’affichent sur la gauche et seront cochés à mesure que vous les remplissez . Comment ? En détruisant tout ce qui peut rappeler le dictateur représenté ci dessous par cette statue. Pour faire simple, tout ce qui est rouge explose, allez-y joyeusement, c’est fait pour !

 

La jouabilité

Le début de l’aventure sert de tutoriel. En suivant l’histoire, on vous montre comment utiliser tel ou tel partie du jeu. Et ce n’est pas si simple que ça en a l’air. Nous en parlions plus haut, la première difficulté vient des indicateurs très petits qui nous compliquent la vie : voir qu’il faut grimper, qu’il faut monter dans le véhicule alors qu’on est encerclé d’ennemis.. si vous ne voyez pas l’indicateur rapidement, vous êtes bloqué, vous tournez en rond ou vous mourrez bêtement.

D’ailleurs évitez de mourrir, sinon vous reprenez au début de la mission. C’est frustrant de tout refaire quand on meurt juste avant la fin d’une mission. Et surtout, si vous mourrez, vous êtes bon pour un temps de chargement assez long ! Comptez quasiment une minute.

Votre héros, en dehors d’une belle panoplie d’armes et explosifs, est équipé d’un grappin, d’un parachute qui sert plus à prendre de l’altitude qu’à descendre, et une wing-suit qui vous permet de voler tel un oiseau. En gros vous visez un point au loin, l’accrochez au grappin, vous vous propulsez, ouvrez le parachute qui vous fait prendre de l’altitude et passez à la combinaison pour avancez en planant. Plus besoin de s’embêter avec la route et les embouteillages.

Le bon côté, c’est que quand on maîtrise l’ensemble, c’est particulièrement grisant et l’effet de planer est bien rendu, sans compter les figures pour le fun.

Le mauvais côté ? il faut maîtriser l’ensemble. Et je peux vous dire que c’est loin d’être gagné ! Je crois qu’on a eu deux records pendant ce test : le plus grand nombre de fou-rire et le nombre de joueur énervés à force de se planter. L’entraînement sera particulièrement long pour les plus tétus.

Côté jeu, vous êtes dans un monde ouvert où vous aurez quatre principales sources d’occupation :

• la mission principale bien entendu, qui vous prendra une bonne vingtaine d’heure.
• la libération des villes, puisqu’elles sont sous l’autorité du dictateur. Assez simple, vous arrivez en ville et vous détruisez tout ce qui est rouge : haut-parleurs, statue, caserne…
• les défis de combat, conduite, tir… qui vous permettent de débloquer des améliorations du personnage
• les mini missions de vol, protection, assassinat, récupération de voiture… qui apparaissent aléatoirement autour de vous. 

   

Le jeu n’est pas particulièrement difficile en soi. Par moment il est même un peu répétitif vu que le scénario est plus un prétexte qu’une histoire qui vous tient en haleine. C’est l’exigence dans le contrôle du personnage, les repères peu visibles et le côté chaotique du jeu quand tout explose qui viennent vous compliquer la vie.

 

Les graphismes

Les graphismes sont agréables. On se croirait en Grèce, en Corse ou dans ce type d’environnement. Mais comme c’est ce type de décor tout du long, ça finit par être un peu lassant.

Par contre, quand on s’approche et qu’on regarde le détail, ce n’est pas parfait. Certaines textures sont limites. Ce n’est pas le plus beau jeu qu’on ait vu.

Mais cela peut s’expliquer pour une raison technique liée au but essentiel du jeu : tout faire exploser ! Les effets d’explosion, les objets qui partent en morceaux… tout cela est plutôt gourmand et il faut bien alléger ailleurs. Alors plutôt qu’un décor de rêve, vous avez droit à un beau feu d’artifice.

 

L’ambiance sonore

 

Si vous aimez les films d’action des années 80, entre Rambo et autres films du genre, vous ne serez pas déçu ! 

Les explosions sont bien rendus, on en prend plein les oreilles pendant les scènes de combat sur fond de musique épique… et les acteurs jouent comme des pieds. C’est surjoué jusque dans les voix et ça colle parfaitement au style, gringo !

 

Notre avis

 

Just Cause 3 est donc un jeu d’action pure en open world, c’est à dire dans un monde immense qui grouille de défis, missions, villes à libérer et autres activités. 

Le monde de jeu est vaste, avec de beaux panoramas, mais souffre d’un manque de finesse quand on regarde en détail, mais comme on passe en coup de vent, au sens propre, ou que tout explose dans la minute, ce n’est pas l’essentiel.

Sur cette base, c’est donc un bon défouloir. Mais pour nous, les choses sont bien plus compliquées qu’il n’y paraît :

• les indicateurs (objectifs, destinations…) sont bien trop petits pour être utilisables par nos testeurs.
• le système de déplacement est très exigeant à la manette et on se plante très souvent si on a pas des réflexes et si on ne vise pas bien. Le problème est moins flagrant sur PC.
• Les temps de chargement sont longs… c’est frustrant si vous mourrez fréquemment comme nous.

Au final un jeu prometteur, mais qui sera peu accessible à moins d’être tétu et prêt à un apprentissage long pour maîtriser le gameplay. Passé cela, le plaisir est au rendez-vous.

 

Et si j’ai un handicap visuel ?

 

Vous allez avoir beaucoup de mal à profiter du jeu. Il a beau être très coloré, les éléments d’interface sont tellement petits et aux couleurs se fondant dans le décor qu’on est vite perdu. A éviter donc.

Et si j’ai un handicap auditif ?

Pas de souci de ce côté, l’ouïe n’est pas essentielle au jeu et les textes sont sous-titrés. Par contre, les explosions sont omniprésentes et vous tirez 75% du temps, donc c’est assourdissant.

 

Et si j’ai un handicap mental ?

 

Le jeu, une fois maîtrisé, n’est pas si difficile que cela. Par contre, on est dans un monde immense sans vraiment de fil conducteur. Donc si vous préférez être dirigé dans votre aventure, vous serez vite perdu sans savoir où aller. 

L’écrit est encore fort utilisé, dans les menus ou dans les explications sur le jeu. Il vous faudra donc quelqu’un pour vous apprendre le gameplay si vous ne lisez pas. Et comme l’apprentissage est assez difficile au début, il faut avoir de la patience et de la concentration pour passer cette phase.

Et si j’ai un handicap moteur ?

Le jeu demande pas mal de réflexes et de finesse motrice : pour viser avec le grappin, pour stabiliser le vol, pour tirer avec une armée à vos trousses. Peu jouable d’une main ou avec des problèmes moteurs.