Senua’s Saga: Hellblade II – Test d’accessibilité

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Depuis l’annonce de la Xbox Series X en 2019, Hellblade 2 a été présenté comme LE jeu « next gen » qui serait LA claque visuelle. Mais il nous intéressait pour d’autres raisons. Son sujet d’abord puisqu’il traite également de la psychose au travers de son personnage. Et parce qu’en tant que studio interne de Microsoft, on s’attendait à une attention particulière sur l’accessibilité.

TypeAction
EditeurXbox Game Studios
DéveloppeurNinja Theory
Date de sortie21 mai 2024
Classification 18 ans et plus

Et pourtant, dans la communauté sur notre Discord, l’inquiétude montait à son approche puisqu’on avait peu d’information sur ce qu’il nous réserverait en termes d’accessibilité.

Nous allons donc incarner Senua, guerrière nordique du 10e siècle. Après avoir affronté les dieux pour sauver l’âme de son amant, cette fois Senua veut sauver son peuple. En effet, elle nous emmène dans une Islande gelée pour comprendre qui enlève les siens et dans quel but. Nous allons devoir combattre les géants et leurs adeptes qui leur font des sacrifices, pour les apaiser ou au contraire les vénérer.

Et commençons par l’évidence : la claque graphique promise est bel et bien présente. C’est impressionnant de beauté et de réalisme. Les expressions du visage, les décors, les costumes… tout est d’une beauté pourtant glaçante et angoissante vu le contexte. Il est difficile de distinguer le jeu de ses cinématiques tant les transitions sont fluides. Hellblade 2 offre une véritable expérience immersive et cinématographique.

Dans Hellblade 2, comme dans le premier, vous allez alterner en différentes phases de jeu. Les phases de combat ont bien entendu une belle place. Concrètement, ce sont des combats très cinématiques où les ennemis sont gérés un par un, en face à face.

Côté mécanique, vous allez devoir observer vos adversaires, leurs façons de combattre. Puis il faudra alterner des parades, placées pile au bon moment dans l’idéal, pour ensuite riposter. Vous avez deux types de défense — parade et esquive — et deux types d’attaques, rapide ou lourde. Réflexe et anticipation seront mis à l’honneur dans ces combats.

Il peut y avoir plusieurs ennemis à la suite, chacun d’eux arrivant dans une chorégraphie cinématique. On ressent l’adrénaline du combat, au coeur d’un véritable film.

Le deuxième type de mécanique dans HellBlade 2, ce sont les énigmes. Des portes vous barrent le passage et il va falloir trouver le moyen de les ouvrir. Soit ce seront des symboles, décomposés en plusieurs parties, à retrouver dans votre environnement. Soit vous devrez jouer avec un monde miroir pour retrouver des pierres cachées. Observation de l’environnement et analyse seront sollicitées sur cette partie.

Enfin, vous aurez des phases intermédiaires d’exploration. C’est durant ces phases que se raconte l’histoire et que vous allez voyager dans ce monde magnifique. Le jeu est très linéaire, en couloir diront certains. Et en effet, le sentier est étroit. Lorsque vous aurez un chemin s’éloignant du principal, ce sera le plus souvent pour y trouver un élément caché : un totem ou un visage de pierre dissimulant l’accès à un arbre de vie. Dans les deux cas, ce n’est pas essentiel, mais cela vous donne un petit challenge supplémentaire pour tous les trouver. De plus, cela vous en apprend plus sur le monde de Senua.

On a dû attendre sa sortie pour le tester, on était donc impatients de voir ce que ce Hellbalde 2 nous réservait en matière d’accessibilité. Il fallait lever les doutes. On va donc, comme on l’a fait dans le live Twitch, vous détailler tout ça. Alors on y va sans plus attendre !

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Et si j’ai un handicap moteur ?

8 / 10

 

Le premier sujet d’intérêt d’un jeu, c’est sa prise en main. Hellblade 2 n’est pas très gourmand en touches. Par défaut, il vous faudra 7 touches et les 2 joysticks pour y jouer. Mais on va le détailler dans les options, on peut même réduire à 5 touches avec le combat simplifié. C’est déjà une bonne nouvelle.

Et pour le confort, sachez que vous pourrez réattribuer chaque touche comme vous le souhaitez. Chaque direction à sa propre entrée. Donc si vous avez des difficultés à utiliser le joystick, on peut mettre les directions sur des boutons à la place. En cas de conflit de touches lorsque vous en déplacez une, il vous est demandé une confirmation. Cela vous incite à modifier la touche en doublon.

Côté joystick, on a la possibilité de les inverser et de les régler finement avec 100 degrés de sensibilité. Les réglages peuvent être en fonction de l’activité, comme la caméra ou le mode photo. Il n’y a pas de réglage sur la zone morte, ce qui peut être problème sur les énigmes où il faut aligner et le mode photo.

Enfin, vous pourrez mettre des actions en « activer/désactiver » ou même sur « automatique ». C’est utile pour les appuis à répétition, le sprint ou la concentration. Cette dernière permet de trouver un peu plus facilement les énigmes. Ces options permettent de réduire les appuis longs ou répétés qui peuvent être fatigants.

Le combat est intense dans Hellblade 2. Heureusement, on peut tout automatiser, que ce soit pour la défense ou l’attaque. Par défaut, il y a deux touches de défense : RB pour parer, B pour esquiver. Et il y a deux touches d’attaques : X pour un coup rapide faisant peu de dégâts ou Y pour un coup lent, mais puissant, qui peut casser la défense ennemie.

L’option d’aide permet quant à elle de simplifier ou automatiser l’attaque et la défense. En mode « simplifié », vous n’avez plus qu’un bouton d’attaque ou un bouton de défense. Le jeu choisit pour vous si le coup léger ou fort passera mieux ou s’il vaut mieux parer l’attaque que l’esquiver.

Si vous mettez une action en automatique, le jeu gère tout pour celle-ci. Autrement dit, si vous mettez les deux en automatique, les combats deviennent des cinématiques. Les phases de combat peuvent donc se jouer avec un joystick, la caméra, et entre 1 et 4 boutons selon votre choix et le degré d’automatisation.

La parade et l’esquive demandent plus de réactivité. Il faut d’ailleurs faire des parades parfaites, en appuyant au moment du choc, pour casser la défense de l’ennemi. Donc si vous manquez de réflexes, mettez là en automatique et vous pouvez vous concentrer sur les attaques.

En complément de ces options de contrôle, Hellblade 2 propose un choix de niveau de difficulté. Celui-ci joue sur la résistance des ennemis et la vôtre. Il faudra moins de coups pour se débarrasser d’un ennemi. La difficulté peut être réglée sur “Dynamique” pour que cela soit toujours adapté. Le jeu va alors s’adapter à votre niveau de jeu de façon très fluide.

Durant le combat, vous n’aurez pas besoin de repérer les ennemis : ce sont eux qui viennent à vous. En effet, c’est un enchaînement de combats en un contre un avec des transitions cinématiques entre eux. Donc finalement, l’ennemi est souvent face à vous, réduisant la gestion de la position de la caméra.

Sur les phases d’énigmes et d’exploration, on vous demande de retrouver des éléments de décor et vous placer dans le bon alignement avant de vous concentrer avec une des gâchettes pour valider la découverte de l’élément. Lors des énigmes, cela reforme des symboles, alors que pendant l’exploration, ça vous permet de découvrir des visages de pierre dans le décor.

Les joueurs qui ont des difficultés de gestion de l’espace et de la maîtrise des mouvements seront les plus en difficulté. En effet, il faut jouer doucement avec les joysticks pour bien aligner les éléments de l’énigme et reconstituer les symboles. Et pour cela, il faut bien percevoir la 3D pour trouver le bon angle.

Et ça, c’est compliqué quand on a des mouvements brusques, à cause de vos muscles, de vos nerfs, mais aussi de l’attention. Lors de nos tests, on l’a expérimenté avec Joël. Il a du mal à canaliser son énergie, alors devoir placer la caméra au millimètre, c’est bien plus compliqué.

Donc Hellblade 2 propose des options très efficaces dans la prise en main et la gestion des combats. Cela peut être plus agaçant pour les énigmes plus exigeants dans la finesse de mouvement, mais vous n’avez pas de contrainte de temps. Avec la concentration maintenue, plus de risque d’être dans le bon alignement et de bouger le temps de se concentrer. Dès que vous êtes dans le bon angle, ça valide !

Ivar a pu terminer le jeu avec en réattribuant les touches sur son setup adapté et avec juste la difficulté dynamique. Le jeu devrait donc être accessible au plus grand nombre de personnes ayant des problèmes moteurs.

 

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Et si j’ai une déficience visuelle ?

7 / 10

Depuis le départ on parle d’aligner des éléments de décors, de gestion de la 3D… J’imagine que vous êtes un peu inquiet si vous avez des difficultés à voir les détails du décor. Rassurez-vous, Ninja Theory ne vous a pas oublié !

Et ça commence avec les menus. S’il arrive sur certains jeux d’avoir quelques options pour une meilleure visibilité des menus, là c’est le grand jeu ! Dans la partie “Accessibilité” du menu “Interface”, on peut régler la taille et la couleur du menu pour une visibilité optimale, y compris en niveaux de gris pour les personnes achromates.

Et si cela ne vous suffit pas, vous avez un lecteur d’écran intégré, en français et réglable dans les menus. Enfin, les menus sont en premier plan d’un fond animé, un brouillard qui défile. Comme c’est purement cosmétique, il est possible de le désactiver s’il perturbe votre vision du menu.

En jeu, on l’a expliqué précédemment, le gameplay utilise beaucoup l’observation et l’analyse de l’environnement. HellBlade 2 joue beaucoup sur la surprise, avec des ennemis cachés dans le brouillard ou l’ombre. En combat, comme illustré dans la vidéo de l’introduction, il faut capter le bon moment pour passer ses parades. Lors de l’attaque ennemie, si le scintillement est orange l’attaque est normale, s’il est rouge l’attaque est imparable et vous devez donc esquiver.

Dans les énigmes, il faut une bonne perception de la 3D et de la perspective pour aligner les éléments. C’est même encore plus évident dans la partie exploration avec les visage de pierre qui se fondent dans le décor.

Certes, pour ce dernier aspect ce n’est pas essentiel au jeu en lui-même, mais ça reste quand même une perte d’information sur l’univers de jeu. Donc on va avoir besoin d’outil pour compenser tout cela.

Vous avez plusieurs options intéressantes, et notamment des filtres pour les trois formes de daltonisme qui s’appliquent également dans les menus. C’est important, car le rouge est très utilisé, notamment pour les énigmes. Les pièces à aligner sont souvent en rouge pour les repérer plus facilement. Le jaune est également utilisé, mais c’est une couleur moins problématique. Dans les énigmes où le monde est en miroir au dessus de vous, les éléments qui changent par rapport à votre monde apparaissent dans des teintes verdâtres.

En plus des filtres, le jeu a plusieurs renforts pour vous indiquer que vous approcher d’une partie de symbole : le symbole flotte partout dans les airs, on entend un son spécifique et la manette vibre.

Le renfort par la musique est d’ailleurs très fréquent. Il y a même une phase de jeu où il faut passer d’une zone protégée à l’autre, sinon vous prenez un coup de flamme. Mais la musique vient bien renforcer pour vous aider à savoir à quel moment sauter d’un abri à l’autre en courant. Si jamais vous avez du mal à percevoir ces variations de couleurs des flammes, le rythme de la musique vous y aidera.

Quant à jouer avec une faible vision ou en étant non voyant, on s’est penché sur les information d’environnement. La caméra reste toujours derrière vous, elle n’est pas fixe. Et en cas d’obstacle Senua s’arrête de marcher ainsi que le bruit de pas. Mais, quand vous arrivez à un rebord, une marche, il arrive que la course continue.

Dans la partie exploration du jeu, les endroits qui peuvent être enjambés ou les sorties de zone sont souvent signalés par une trace blanche à la craie sur la marche ou le rebord à utiliser. Et ils ne sont pas identifiés par un son. Ce manque de certitude dans le déplacement va rendre le jeu difficile. Si vous ne voyez pas l’indication visuelle, vous risquez de tourner en rond dans la zone.

Et tous les autres aspects de l’exploration sont juste impossible. En effet, les visages dissimulés dans le décor et les totems ne sont pas signalés par un son à leur approche. On passera donc systématiquement à côté.

HellBlade 2 propose donc nativement des solutions en jeu entre musique et vibrations, mais les plus intéressantes sont dans les options, notamment la gestion des couleurs. Le jeu devrait donc être jouable par le plus grand nombre, mais manque tout de même d’aides sur certains aspects. Certes l’exploration est secondaire, mais quelques petits renforts sonores auraient suffit à la rendre accessible.

 

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Et si j’ai une déficience auditive ?

9 / 10

 

Si le fait que l’information soit essentiellement visuelle était notre difficulté dans le chapitre précédent, c’est forcément un bon point pour les joueurs qui en dépendent.

En effet, dans la plupart des mécaniques de Hellblade 2, les informations de jeu sont renforcées visuellement ou par les vibrations. On l’a vu, pour le combat, ce sont des flashs lumineux qui vous indiquent à quel moment et de quelle façon l’ennemi attaque et comment y répondre.

Il y a une phase de jeu dont on a cependant pas parlé, ce sont les “labyrinthes des rêves”. Par moment, Senua se retrouve projetée dans son propre esprit et confrontée à celui de son père. Dans ces phases, il faut explorer des zones avec plusieurs sorties, une bonne et plusieurs mortelles. Vous serez aidé dans vos choix puisque l’environnement devient rouge quand vous vous dirigez vers le mauvais passage.

Donc sur l’aspect auditif, le problème va surtout se porter sur le suivi de l’histoire et des échanges verbaux. Sur ce plan, on va pouvoir régler finement le volume et le mixage des sources sonores dans le menu “Audio”. Cela permet de réduire les sources perturbantes comme la musique ou les bruits d’environnement comme la pluie et le vent.

Ensuite, il vous faudra des sous titres de qualité pour suivre l’histoire et les discussions avec les personnages. Dans HellBlade 2, vous avez un large choix de réglage. On peut adapter la taille et la couleur de la police avec un fond opaque. Une option que l’on ne voit que rarement : le jeu se propose de copier les réglages de la console ! En effet, vous avez très certainement réglé les menus de la console selon vos goûts. Hellblade 2 utilisera les mêmes réglages en un clic.

Notez qu’on peut ajouter un léger contour des lettres. C’est une option intéressante pour aider les joueurs dyslexiques en renforçant le contraste de chaque lettre. On peut également ajouter la direction du locuteur. Avec cette option, l’angle du fond opaque des sous-titres devient blanc pour indiquer la direction. Mais c’est très subtil et peu visible dans l’action du jeu.

Attention également à la particularité de Senua qui entend des voix constamment. Cela parle beaucoup et de plusieurs sources entre les voix réelles et internes qui se chevauchent. Et ces trois différentes voix sont retranscrites à trois endroits bien identifiés. Les deux voix internes commentent tout ce que vous faites, vous alertent des dangers… Elles apparaissent dans le bandeau inférieur de l’écran, l’une à gauche, l’autre à droite. Les discussions réelles, avec les personnages, sont affichées dans l’encadré des sous-titres. Ca fait donc beaucoup de texte à lire en même temps. Surtout que faute de place dans le bandeau inférieur, les sous-titres des voix internes sont courts et enchaînent donc très vite.

On voit Senua face à une porte magique. Personne ne parle en jeu et pourtant on a 3 textes à l'écran. L'environnement qui affiche qu'on entend des [cris] et les deux voix intérieures de Senua, en bas à gauche et à droite. Toutes deux incitent Senua à "Chercher les signes".

Sur l’essentiel du jeu, les renforts visuels vous permettront de jouer sans trop de difficultés à part la surprise des ennemis qui vous sautent dessus, mais c’est le cas pour tout le monde. C’est voulu de vous faire sursauter sans prévenir de l’arrivée d’un ennemi.

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Et si j’ai une déficience cognitive ?

4 / 10

Sur le plan cognitif, l’approche de Hellblade 2 va vraiment être totalement différente en fonction de ce avec quoi vous êtes à l’aise. Parce que ça commence par la compréhension d’un jeu en anglais sous-titré. Et donc difficile à suivre si vous n’êtes pas à l’aise avec l’écrit.

D’autant plus que, comme on le disait, il faut souvent lire trois textes en quelques secondes : ce que disent les personnages ET ce que disent vos deux voix intérieures. Les textes apparaissent souvent en même temps, donc il faut balayer les trois très vite.

Cependant il y a un narrateur dans les menus, ce qui vous permettra de bien régler le jeu. Mais pour tout le reste, cela sera un gros problème pour le joueur qui ne peut ni lire, ni comprendre l’anglais.

Ensuite, il y a le contexte. HellBlade 2 est un jeu très rude. Senua traverse l’enfer et on le ressent à chaque instant. La pression est forte et le jeu en joue avec des changements brutaux pour vous faire sursauter. Alors si vous êtes sensible à ce genre de chose, sachez le, car il n’y a pas d’options pour vous alerter ou désactiver les aspects choquants.

J’ai une pensée pour notre Zizou qui fait des bonds de 15 mètres à chaque fois et sous adrénaline la moitié du temps. Je lui ai même plusieurs fois proposé de sortir, mais il a tenu !

Côté mécaniques de jeu, comme on l’a détaillé, vous aurez pas mal de combats. Ceux-ci sont plutôt exigeants sur les réflexes, et vous demandent de réagir à la seconde. Pour une partie de l’équipe du blog, les combats se sont révélés très compliqués en mode normal.

Heureusement les options permettent de simplifier les combats. Vous pouvez réduire la difficulté globale du jeu, mais vous pouvez surtout automatiser les combats, en partie ou totalement. Si c’est trop dur de parer à cause du temps de réaction, mettez uniquement la parade en automatique et concentrez vous sur l’attaque.

On utilise peu de boutons. Sept boutons et deux joysticks par défaut, mais avec le combat simplifié on réduit encore. Mais une fois en jeu, on ne vous les montre pas ces touches à l’écran. Il va donc falloir les apprendre et s’en souvenir tout au long de la partie.

De plus, dès le lancement, on comprend que l’accompagnement dans Hellblade 2 sera très limité. C’est un choix d’avoir un rendu cinéma, en totale immersion. Et donc ça implique une absence totale d’interface en jeu. Le ton est donné dès le lancement, vous n’avez qu’un écran de démarrage vous montrant les actions sur la manette, sans vous montrer comment s’en servir.

Mais plus que les combats, ce sont les énigmes qui vont poser problème. Elles exigent de bien observer son environnement et d’avoir une très bonne représentation de l’espace en 3D. En effet, vous aller devoir chercher le positionnement exact du personnage ET de l’angle de vue pour reconstituer les symboles cachés. Et il n’y a aucun indice général. Quand vous approchez à quelques mètres du bon endroits, le symbole apparaît dans l’air et ça vibre. Mais avec des zones de recherches assez vastes, parfois complexe, il faut déjà approcher de l’endroit ! L’équipe a eu bien du mal.

Les énigmes “miroir” sont encore plus complexe. Vous entrez dans un monde double : le vôtre et sa version miroir au dessus de vous. Mais il y a des différences. Donc en vous concentrant, avec la gâchette, sur des “noeuds” dans votre monde, vous inversez les mondes. Il faut donc analyser les deux mondes pour trouver comment avancer : qu’est-ce qui me bloque, qu’est-ce que j’ai besoin d’inverser et dans quel ordre pour atteindre l’objectif.

“Alors là, j’ai un trou devant moi, mais au dessus de moi c’est un pont, donc si j’utilise le miroir qui est à cet endroit là, ça va mettre le pont à la place du trou et je vais pouvoir passer… Mais une fois que je suis passé pour récupérer le caillou qui est derrière, il faut que je rebascule” ça demande une bonne capacité d’analyse.

L’exploration est un peu moins un problème, puisqu’elle n’est pas obligatoire et souvent aidée par la présence de traces au sol.

HellBlade 2 est donc un jeu qui vous laisse livré à vous même, avec très peu d’indication en jeu pour vous aiguiller. Ajoutez à cela la violence de cet univers et la nécessité de lire plusieurs textes en simultané. Pour ces raisons, on vous laisse juger en fonction de vos capacités, mais on le déconseillera.

 

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    Notre avis

Commençons par l’évidence. La scénarisation des combats les rend très cinématographiques. L’ambiance est forte et souvent oppressante dans des décors dévastés avec un excellent travail de la lumière. Les expressions des visages sont impressionnantes… HellBlade 2 est LA claque graphique annoncée. Le prix de cette excellence graphique est la durée puisque le jeu se termine en 6 à 8 heures.

On sent que l’accessibilité a été vraiment prise au sérieux et on trouve de très bonnes choses pour une bonne partie du public. Mais le parti pris de l’immersion et l’absence de version française vont être un très gros problème pour les personnes ayant des troubles cognitifs.

On y est particulièrement sensible dans l’équipe “physique”, celle qui se réunit toutes les semaines, puisque c’est leur cas et qu’ils ont eu du mal à s’y retrouver. Ils étaient forcément déçus que leur problématique ne soit pas aussi bien traitée que le reste des joueurs.

Review Scores

7.25
  • moteur - 8
  • visuel - 8
  • auditif - 9
  • cognitif - 4

One thought on “Senua’s Saga: Hellblade II – Test d’accessibilité

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