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Il est rare que nous testions l’accessibilité des jeux essentiellement en ligne, mais comment éviter un Star Wars ? En tout cas, l’équipe n’a pas su résister au côté obscur…
Editeur | Electronic Arts | |
Développeur | DICE | |
Type | FPS | |
Date de sortie | 17 Novembre 2017 | |
Classification | 16 ans et plus |
Le jeu Star Wars Battlefront 2, puisqu’il fait suite à celui sorti en 2015, a bien écouté sa communauté pour changer tout ce qui posait problème dans le premier pour garder les bons points tout en changeant ce qui n’allait pas. C’est graphiquement un jeu exceptionnel quelque soit la machine. Mais il vaut mieux quelque chose de costaud, car pour en mettre plein la vue, il en faut dans le ventre !
Impossible de ne pas citer le point noir qui entache ce bon jeu : les micro transactions. Vous savez, ces boites, paquets ou tout autre forme qu’il vous faut acheter alors que vous avez déjà payé le jeu pour obtenir des améliorations ? Souvent c’est juste du cosmétique, voire des boosts pour progresser plus vite à coup d’euros. Mais là, ça vous donne des armes, personnages et compétences qui vous donnent largement le dessus sur celui qui ne paie pas ! Certes Electronic Arts est revenu en arrière en désactivant le système temporairement, mais ça reste un problème.
Vous me direz “Oui, on connaît, mais en quoi ça gêne l’accessibilité ?”
Bonne question que Josh Straub de DAGER System a bien expliqué. Dans le premier jeu, vous aviez tellement d’armes que vous pouviez en trouver une correspondant à vos besoins. Par exemple, il y a l’équivalent d’un fusil à pompe qui touche tout devant vous si vous avez du mal à viser précisément. Or dans cette version, vous commencez avec peu d’armes et elles sont peu adaptées. Pour en obtenir d’autres, il faut gagner de la monnaie du jeu en faisant des missions et débloquer celle qui vous convient. Donc vous allez devoir enchaîner des parties perdues à cause d’une arme inadaptée pour avoir ces pièces. C’est suffisamment long pour vous dégoûter du jeu avant d’avoir de quoi vous équiper !
Ceci étant dit, passons au jeu lui-même. Les joueurs l’avaient réclamé en 2015, nous les premiers, Star Wars Battlefront 2 propose une campagne qui se joue seul ! Et ça c’est essentiel pour nous, car c’est un des seuls moyens de vous faire la main avant de vous lancer dans l’arène du online. Par contre, le système vous fait évoluer pas à pas en débloquant des compétences et vous forçant à nouveau à utiliser des armes nécessitant une visée précise, ce qui peut gêner pas mal de monde.
La campagne est pourtant sympathique avec un petit goût de trop peu avec ses 5 bonnes heures de jeux. Vous aurez cependant de bons moments, malgré un scénario un peu convenu qui a le mérite de donner un autre point de vue de la saga en jouant Iden Versio, une trooper d’élite de l’empire.
Vous aurez le choix entre différents modes de jeu comme l’assaut galactique, des cartes où s’affrontent deux équipes de 20 joueurs. Chaque équipe doit remplir certains objectifs. Le but sera donc de remplir vos objectifs en empêchant vos ennemis de faire les leurs. Plus la peine de courir après les jetons pour débloquer des véhicules ou héros, il vous suffit de jouer pour accumuler les points de jeu qui débloquent ces éléments en cours de partie. Plus intuitif que la version 2015 de Star Wars Battlefront.
Ces batailles ont lieu au sol ou dans l’espace. Les environnements sont superbes, animés et vivants et vous serez plongé dans les combats.
Encore faut-il s’y retrouver ! Est-ce le cas ? On développe ça par profil comme d’habitude. Nous avons faits nos tests sur la partie “Campagne” vu que c’est hors ligne d’une part et que ça nous permet de mettre en pause facilement pour aller fouiller dans les options.
Si j’ai un handicap moteur ? |
4 / 10 |
Comme c’est le point essentiel pour le joueur qui a des difficultés motrices, on plonge vers les menus pour voir ce que nous propose le jeu en terme d’adaptations.
Pas de profils dédiés pour jouer à une main ou de possibilité de remapper les touches à la volée, il vous faudra donc aller fouiller dans les options de la console elle même pour le faire. Le jeu propose des profils de touches de base, pour gaucher et héritage dans différentes versions. Comme ce n’est pas mis en avant, à vous de pister les changements que ça implique en passant de l’un à l’autre en regardant ce qui est inversé.
Notez que toutes les touches sont utilisées. Une fois en combat, les éléments les plus utilisés sont les gâchettes pour la visée et le tir, les boutons arrières pour les compétences. D’ailleurs il faut appuyer simultanément sur les deux boutons pour l’action centrale qui est importante (bouclier, radar…).
Bien entendu, vu que c’est un FPS, le jeu vous demande un minimum de finesse pour viser.
Côté fatigabilité du gameplay, il n’est pas nécessaire de matraquer les touches. Cependant, il faut parfois maintenir des touches appuyées quelques secondes, pour ouvrir des caisses ou des portes par exemple. Dans les options, il y a des options vous évitant le maintien pour les actions les plus courantes. Vous pouvez donc courir ou viser d’une simple pression sur la touche.
Pour les motricités extrêmes, amples ou très faibles, il y a des options de réglages de la sensibilité séparés en fonction de l’action : pour les sticks, pour la visée… à voir si les valeurs sont suffisantes, mais ça existe. Surtout que si la visée pour tirer semble évidente, on se retrouve également facilement gêné par la précision demandée pour viser un simple bouton, une porte, une caisse. Cela peut vite être frustrant quand on en a besoin en pleine action.
On notera un niveau de difficulté adaptable avec 3 niveaux. En mode explorateur, les PNJ vous aident pas mal à faire le ménage, mais le jeu reste exigeant et on est loin du niveau d’aide proposé par un Uncharted 4 par exemple. Il y a une aide à la visée et des aides pour maîtriser les vaisseaux. Su ce dernier point, il faut un temps d’adaptation et parfois on tourne un peu dans l’espace pour retrouver sa cible.
Dans l’ensemble, il y a de bonnes choses, des aides et un gameplay pas trop exigeant sur le nombre d’actions simultanées. Mais ça reste un style de jeu difficile d’accès quand on a des troubles moteurs à cause de la visée fine requise. Surtout que comme nous le disions plus haut, l’accès aux armes demandant moins de précision n’est pas immédiate. Vous risquez donc fort de vous retrouver bloqué ou dégoûté du jeu avant d’avoir de quoi jouer confortablement en matériel et entrainement.
Si j’ai un handicap auditif ? |
5/10 |
Ici nous sommes bien entendu plus attentif à tout ce qui va venir vous aider à jouer sans dépendre du son et… c’est compliqué.
Les sous-titres sont particulièrement petits et peu lisibles. On ne peut ni les modifier, ni les agrandir.
La personne qui parle est juste mentionnée en début sans mise en avant par un portrait, une couleur ou une police différente.
Le son est réglage et vous pourrez désactiver les musiques. vous pouvez également jouer sur la dynamique des sons, mais pas de réglage distinct des voix/effets pour les mettre en avant. En jeu, vous aurez des repères visuels pour vous aider à jouer, mais les indications d’ambiance, comme l’amiral qui vous râle dessus pour vous rappeler votre objectif de mission, ne sont pas retranscrites et donc pas identifiées.
Les chocs et blessures importantes vous seront indiquées par vibration ou par la vue troublée, c’est apprécié. Lorsqu’on vous voit, ou qu’on vous tire dessus, l’origine de la menace ou du tir vous sont indiqués visuellement par un arc coloré, blanc pour une menace grandissante, rouge pour une attaque. De plus, le système de radar vous indique bien le positionnement des ennemis.
Donc le jeu doit être jouable, mais pas dans des conditions optimales et très certainement en perdant une part de l’immersion puisque tous les éléments et une partie des discussions n’apparaissent pas dans les sous-titres.
Si j’ai un handicap visuel ? |
6/10 |
Nous l’avons évoqué ci-dessus, les informations écrites sont dans une polices assez petites, ce qui peut gêner lorsque la vue est plus faible.
De plus, au niveau de l’interface, les éléments sont assez petits, sans être redimensionnables. La mire de votre arme est un simple point, parfois assorti de trait de stabilisation. Dans les options, faute de l’agrandir, vous avez la possibilité d’en changer la couleur pour un meilleur confort de visibilité.
Chose suffisamment rare pour le préciser, les options vous offrent des filtres de couleurs adaptés à CHAQUE type de daltonisme. Un gros effort fait à ce niveau donc, très appréciable.
Les ennemis peuvent être marqués, avec des symboles différents suivant leur classe. Les objectifs peuvent être mis constamment en surbrillance avec des indicateurs pour les repérer vite.
A priori, si la réticule de visée ne vous pose pas de problèmes et vu que le daltonisme a été pris en charge, le jeu est donc abordable avec handicap visuel. Assurez-vous en avec quelques vidéos de gameplay sur internet au préalable.
Si j’ai un handicap mental ? |
6/10 |
Le jeu démarre malheureusement comme bien souvent par une série de menus écrits, de documents à valider qu’il faudra passer sans forcément les comprendre sans aide.
C’est d’autant plus dommage que par la suite, les écrans sont bien plus visuels comme vous pouvez le voir. On déplore le choix de certaines images pas très représentatives, comme le “Générique” ci-dessous.
Mais il y a suffisamment d’éléments représentés par des images pour s’y retrouver assez facilement. C’est assez peu courant pour le souligner et apprécier l’effort.
De plus le jeu est en voix française, donc même les non lecteurs profiteront de l’essentiel de l’histoire.
Une fois en jeu, on retrouve des indications sur vos compétences actuelles et des touches à utiliser. Ces compétences varient en fonction du héros et de vos choix dans la personnalisation de votre héros. Même si celle-ci dépend toujours de ce que vous aurez obtenu dans les coffres.
En jeu également, les ennemis sont biens identifiés, il y a des indications claires des objectifs et les PNJ viennent vous assister dans la plupart des missions. C’est donc assez repérés.
Reste le problème épineux de l’apprentissage du gameplay. Et ça peut être un souci puisqu’il y de nombreuses classes de soldat, de héros, de vaisseaux avec chacun leur façon de jouer.
Beaucoup des explications sont sous forme écrite sans vidéo explicative. Il faudra apprendre par la pratique. Vous aurez bien du mal à vous lancer directement dans la campagne ou en ligne sans le regretter le temps de maîtriser le jeu. Il existe un mode un contre un avec l’IA, de quoi vous faire la main sans risquer votre partie.
Les combats spatiaux risquent également d’être un peu déroutant. En effet, ça part dans tous les sens et qu’une bonne représentation spatiale sera nécessaire.
Un jeu qui devrait vous convenir si vous avez de la patience et que vous ne vous énervez pas trop en cas de mort régulière.
Ne vous inquiétez pas, les sauvegardes automatiques de votre avancée vous feront reprendre juste un peu avant votre mort dans la campagne. En bataille, le temps d’attente est très court également si vous tombez au combat.
Notre avis |
Cet opus, un peu plus difficile que son premier épisode. C’est donc un jeu qui plaira sans aucun doute aux fans de la licence. Il est magnifique en terme de graphisme et dispose de bonne idées et aides pour l’accessibilité. Je pense aux filtres pour tous les types de daltonisme, les aides à la visée ou au pilotage de vaisseaux ou enfin les niveaux de difficulté.
Mais comme nous l’avons détaillé, le jeu pose des problèmes inhérents à son style forcément. Il faut forcément un minimum de motricité et de repères spatiaux pour jouer à un FPS. C’est d’autant plus vrai ici puisque c’est un jeu très dynamique. Ca explose de partout, ça vient de tous les côtés. Ca donne une dimension très épique, mais du coup assez exigeante.
Viennent se surajouter des problèmes dont il pourrait se passer, comme les sous-titres et le texte bien trop petits et la limitation du type d’arme en début de jeu.
Regardez donc quelques vidéos pour vous faire une idée. L’équipe a bien aimé, mais des joueurs plus en difficulté comme Pascal ou Nico ont vite été bloqués, même en niveau “Explorateur”.