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Aujourd’hui, nous allons vous parler d’un jeu que vous connaissez peut-être : TemTem. Résumons : Vous jouez un(e) ado qui se balade dans les hautes herbes à la recherche de créatures mignonnes dans le but de les attraper, les collectionner et les amener combattre contre leurs congénères dans des arènes tenues par des maîtres, tout ça dans le but de devenir le meilleur dresseur. Ça vous dit quelque chose ? (Spoiler : C’est pas Pokémon, mais on ne pourra pas s’empêcher d’en parler…)
Type | MMO, RPG |
Editeur | Humble Games |
Développeur | CremaGames |
Date de sortie | 6 septembre 2022 |
Classification | 12 ans et plus |
Si le genre n’est pas fort étendu dans nos contrées, le Pokémon-like est très populaire en Asie où les déclinaisons de la fameuse licence sont légions. On ne s’étonnera donc pas que The Pokémon Company n’ait toujours pas attaqué CremaGames, les développeurs de Temtem, pour plagiat malgré les très (très très) nombreuses ressemblances entre les deux jeux.
Mais alors, simple clone de la fameuse licence de Nintendo ou petite révolution vidéoludique? Nous allons tâcher de vous en dire un peu plus sur ce jeu qui, après 2 ans d’early access, vient de débarquer avec fracas dans une version 1.0 au début du mois de septembre.
TemTem propose un univers coloré et feelgood, à la mode depuis le premier confinement durant lequel le succès d’un certain Animal Crossing aura fait rêver plus d’un studio. Le jeu se veut un digne héritier des premiers jeux Pokémon. Pas d’innovation de gameplay comme on a pu en trouver dans les dernières itérations sur switch. Il s’agira ici de manier un personnage avec une vue du dessus et de le faire se balader de village en village, en traversant des lieux sauvages remplis de petites créatures aussi mignonnes qu’agressives. Les combats en eux-mêmes se déroulent au tour par tour. La principale différence de Temtem étant qu’il propose des combats à deux créatures contre deux, au lieu du traditionnel un contre un de Pokémon.
Pour le reste, tout est présent. La capture et la collection de créatures, les dresseurs dans les contrées sauvages, les donjons, les arènes, la reproduction… Si la campagne principale aura tôt fait de vous faire oublier qu’il s’agit d’un jeu en ligne, faute d’interaction avec ces centaines de joueurs que l’on croise pourtant constamment en nous baladant à travers le monde, le jeu reste imprégné par l’ADN des MMO. Les quêtes secondaires, le farm (fait de réaliser la même action en boucle) et bien sûr un endgame basé sur l’affrontement entre joueurs, ou au contraire sur leur coopération pour affronter des créatures particulièrement rares.
D’ailleurs, comme dans tout MMO, le jeu propose une boutique. Bien que cette dernière ne propose que des éléments cosmétiques, elle pourrait constituer un élément à prendre en compte si vous avez la main légère sur les microtransactions.
Précisons d’emblée que nous avons testé le jeu dans sa version PC, mais ce dernier est également disponible sur PS5, Xbox Series, et Switch. Nous ne pouvons donc pas assurer que l’intégralité des options présentées ici soient présentes sur les différentes plateformes. En évitant le piège de l’exclusivité cependant, le jeu vous offre la possibilité de vous plonger dans l’aventure sur la plateforme la plus adaptée à votre situation, et c’est déjà quelque chose d’important à noter.
Voici mon test en live, mais bien sûr vous aurez plus détails par écrit ci dessous.
Et si j’ai un handicap moteur ? |
10 / 10 |
Disons-le d’emblée, Temtem fait partie des jeux les plus accessibles aux personnes présentant des troubles moteurs.
Si vous êtes joueur PC, le jeu est entièrement jouable à la souris, à condition toutefois de pouvoir
utiliser les deux clics.
Vous pouvez bouger votre personnage avec le clic droit de la souris, au clavier ou à la manette, le choix vous incombe.
Les menus sont accessibles à partir du coin supérieur gauche de l’écran, de sorte que vous n’aurez pas besoin d’utiliser de raccourci clavier (typiquement la touche “échap”) pour accéder aux différents menus. Les options vidéo permettent aussi bien de mettre le jeu en plein écran qu’en fenêtré ou sans bordures. En sachant que les trois options permettent de toute façon d’afficher votre clavier visuel. Notons tout de même qu’après 15 heures de jeu, le seul moment où le clavier a été nécessaire fut pour donner un nom au personnage lors de sa création (et éventuellement si vous souhaitez renommer vos Temtems).
Les éléments d’interface sont relativement grands et faciles à cibler. Les phases de combat se déroulant au tour par tour, la précision et la réactivité ne devraient pas constituer un problème.
Si vous êtes plutôt manette, vous pourrez tout à fait remapper les différentes commandes ainsi que désactiver les vibrations.
Avec son gameplay simple sur la forme, évitant les QTE, le matraquage et le multi touche, Temtem est presque parfait dans son accessibilité sur le plan moteur. Si l’on veut vraiment chipoter, on pourra regretter que le jeu ne soit pas jouable avec un seul clic, mais c’est vraiment sa seule limite.
Et si j’ai une déficience visuelle ? |
3 / 10 |
Certainement le domaine sur lequel le jeu pêche le plus, d’autant que certaines options sont demandées de longue date par les joueurs de l’early access.
Pour les points positifs, on notera que le jeu possède des contrastes assez forts et une interface plutôt épaisse et lisible. L’interface en combat propose des boutons avec des logos ou une police d’écriture large. Lorsque vous viserez les ennemis, un cercle bien visible se présentera sous le temtem visé.
Malheureusement, aucune option spécifique d’accessibilité n’est présente dans les options. Pas d’option pour le daltonisme (et bien que nous n’ayons pas pu aller assez loin dans le jeu pour le vérifier, il semble que la perception des couleurs soit importante pour un boss de fin de jeu). De même il est impossible de paramétrer la taille des sous-titres, ce qui est génant dés lors que le jeu n’est pas doublé, rendant les sous-titres indispensables. La seule police d’écriture que vous pouvez grossir sera celle du tchat. C’est déjà ça, bien qu’on se demande pourquoi la même attention n’a pas été portée pour les autres éléments écrits.
L’interface de manière générale est d’ailleurs peu paramétrable. Autant cette dernière est assez visible en combat, autant les objectifs sur la carte de campagne sont beaucoup plus petits (il est néanmoins possible d’accéder au détail des quêtes via un journal un peu plus gros). La mini-map n’est pas bien grosse et, pour le coup, le niveau de zoom lorsque vous ouvrez la carte entière est vraiment très limité.
Pour compenser un minimum cela, l’environnement sonore très riche devrait pouvoir vous permettre de trouver quelques subterfuges. Les bruits de collision sont absents, mais vous pourrez entendre la différence lorsque vous marcherez sur un terrain ouvert, dans les hautes herbes ou sur l’eau. Les différentes actions du jeu sont associées à des signaux distinctes, mais les attaques produisent des sons trop similaires pour vraiment les identifier toutes.
Et si j’ai une déficience auditive ? |
9 / 10 |
Le jeu en soi est un plaisir pour les oreilles. En plus de pouvoir ajuster classiquement le niveau de volume des musiques, des bruitages et des emotes, vous aurez la possibilité de faire varier les niveaux de graves et d’aigus pour trouver votre position de confort.
Pourtant, malgré le travail fait sur l’environnement sonore, ce dernier n’est jamais indispensable pour l’expérience de jeu. Comme dit plus haut, les sous-titres ne sont certes pas paramétrables, mais ils sont présents. Les alertes sonores sont toujours doublées d’un équivalent visuel (l’écran clignote avant un combat, un point d’exclamation apparaît sur les ennemis vous ayant repéré…) et il est facile de distinguer votre interlocuteur.
En 15 heures de jeu nous n’avons jamais été confronté à un élément de gameplay nécessitant l’usage de l’ouï, et nos recherches sur le endgame nous amènent à croire que rien de cette ordre n’est présent. Les aspects tardifs du jeu d’ailleurs, basés sur le multijoueur, passent principalement par un tchat écrit.
Le jeu est parfaitement accessible pour les personnes présentant des troubles auditifs quels qu’ils soient et c’est seulement l’impossibilité de paramétrer les sous-titres qui nous pousse ici à enlever un point.
Et si j’ai une déficience cognitive ? |
4 / 10 |
On l’a vu tout au long de ce test, Temtem est un jeu plutôt accessible, mais cette accessibilité repose plus sur le genre du jeu que sur une véritable volonté des développeurs de proposer une expérience pour toutes et tous. Côté cognitif, le résultat est donc forcément mitigé, le jeu parvenant à toucher juste par moment, un peu par hasard, et oubliant complètement certains aspects importants.
Prenons l’exemple de la difficulté. Le jeu en soi n’est pas très difficile, et un échec n’est jamais définitif. Cependant, puisqu’il s’agit d’un jeu en ligne et que l’expérience doit être la même pour tous les joueurs, la difficulté doit être similaire et non paramétrable. Ainsi, chaque défaite vous fera perdre un petit montant dans la monnaie du jeu, faible pour quelques défaites mais qui peut devenir handicapante lorsqu’on enchaîne les essais infructueux.
Comme pour Pokemon, le principe des types est présent. Il faudra donc apprendre que le feu bat l’eau, que l’électricité est forte contre l’air etc. Les différents types d’attaque sont associés à une couleur. Pratique et intuitif. Pour aider le joueur, lorsque vous aurez réussi à attraper un temtem en particulier, le cercle qui permet de viser le temtem adverse deviendra rouge ou vert pour vous indiquer si votre attaque est efficace contre la cible. Dommage qu’il soit nécessaire de posséder le temtem pour pouvoir bénéficier de cette aide. Le principe des types ajoute également une difficulté puisque, contrairement à Pokémon, vous ferez toujours combattre deux temstems à la fois et des synergies peuvent exister entre vos propres temtems.
Vous pourrez trouver un tableau qui résume tout cela dans le menu des tutoriels, un menu qui a été créé de façon peu inspiré. En effet, les différents tutoriels s’ajoutent au fur et à mesure qu’ils vous sont présentés, suivant la situation. Impossible donc d’accéder à un tutoriel en particulier si le jeu n’a pas jugé que vous en aviez besoin. D’ailleurs, le menu propose les tutoriels dans l’ordre auquel ils vous ont été présentés, sans possibilité de recherche par mot-clé. Il vous faudra donc fouiller un peu à l’aveugle si vous recherchez une information.
Le jeu, suivant la grande tradition des MMO, vous fournira de nombreuses quêtes annexes en plus de la quête principale. Les différentes cartes étant assez labyrinthiques, il est aisé de se perdre. Se balader et découvrir des choses fait aussi partie du plaisir du jeu mais cela constituera invariablement une difficulté pour certains, de même que l’absence de doublage rendra indispensable la lecture. Sur ce point il sera cependant possible de faire varier la vitesse de défilement des textes.
Le confort de jeu reste néanmoins un point fort. Outre les possibilités sur la variation de l’environnement sonore décrites un peu plus haut, il sera par exemple possible de désactiver les éclairs (en réalité une sorte d’effet stroboscopique) qui indique le lancement d’un nouveau combat, ou encore de laisser votre sac à dos se trier tout seul.
Un autre gros point positif qui distingue Temtem de son père spirituel : La possibilité de réapprendre à tout moment les capacités oubliées. Pas besoin d’apprendre à l’avance les capacités utiles ou de prévoir la composition de votre équipe, vous pouvez tout à fait tester les différents temtems et leurs capacités, et changer d’avis quand bon vous semble.
En raison de son genre et de sa direction artistique, Temtem se présente comme un jeu très accessible et une excellente alternative à Pokémon pour celles et ceux ne pouvant pas accéder à la Switch. Malheureusement, quelques options faciles à mettre en place font défaut, et empêchent le jeu d’être véritablement une référence. Le jeu étant encore jeune et venant tout juste de sortir de son early access, rien ne dit que des améliorations ne peuvent pas arriver plus tard. Espérons !