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Ca y est, l’équipe est enfin de retour et au complet. On aurait pu sortir l’article sur The Last of Us Part 1 le jour de sa sortie, merci Sony, mais ça aurait été dommage de le faire sans l’équipe ! On a donc attendu quelques semaines.
“Mais vous avez déjà fait le test” me direz-vous. Et vous auriez raison puisque nous l’avions testé par le passé. Mais tant de choses ont changé depuis. Et cela commence par se rendre compte de l’évolution de notre façon de tester ! Et depuis, Naughty Dog est devenue une référence en termes d’accessibilité. Le jeu reste (presque) le même, mais on l’aborde d’une tout autre manière !!
Temps de lecture : 20 mn
Type | Aventure / horreur |
Editeur | Sony Computer Entertainment |
Développeur | Naughty Dog |
Date de sortie | 2 septembre 2022 |
Classification | 18 ans et plus |
Naughty Dog est un studio historique chez Playstation. Il a en effet accompagné les sorties de consoles de nouvelles licences. Après Crash Bandicoot sur PS1, Jak et Dexter sur PS2, les Uncharted sur PS3, ce sont les Last of Us qui sortent sur PS4. Mais au-delà de ces succès, on les adore pour être depuis 2016 un des modèles de l’accessibilité du jeu vidéo.
C’est en effet à cette période qu’ils ont commencé à travailler avec un consultant, et fan de la première heure, en situation de handicap. On a donc vu apparaître dans Uncharted – Lost Legacy les prémices des options d’accessibilité qu’ils proposent aujourd’hui.
Mais revenons à Last of Us part 1 ! Dans ce jeu sorti initialement en 2013, on incarne Joel, un homme qui a vu naître une épidémie qui transforme les hommes en créatures agressives. 20 ans après son apparition, cet homme brisé est devenu trafiquant pour survivre. Pour récupérer les armes qu’un groupe terroriste lui a volées, Joel se voit confier une jeune fille, Ellie, qu’il doit escorter. Cette simple “livraison” se transforme vite en traversée d’une Amérique devenue hostile pour un objectif bien plus grand.
C’est donc une réédition du tout premier jeu d’aventure. Exploration, furtivité et combat sont au rendez-vous. Ce n’est pas un monde libre. Les zones sont limitées dans leur exploration et on peut suivre le “couloir” de l’histoire. Un peu de curiosité en explorant à fond les zones vous permettra de trouver les objets rares et les ressources qui vous seront essentielles dans un monde de survie.
En termes de jeu, on va bien sûr vous demander de progresser et vous débarrasser des ennemis sur votre chemin. Dans la plupart des cas, la furtivité permet de s’en sortir sans trop de mal. Mais ça demande de la tactique et de la précision. Parfois un nettoyage en bonne et due forme est plus efficace. Les ennemis sont difficiles à gérer en combat au corps à corps. Vos “armes” se résument à des planches et tuyaux qui s’abîment vite. Mieux vaut donc les avoir à distance. Mais dans ce cas attention à gérer vos munitions, elles sont rares.
Côté exploration, le chemin est souvent évident et assez droit. Mais votre progression sera parfois bloquée par la résolution d’énigmes. Retrouver une échelle ou une planche et l’amener au bon endroit pour pouvoir continuer votre chemin.
Au-delà de l’exploration et du combat, il y a une petite composante de personnalisation. Vous pourrez en effet récolter des ressources brutes pour fabriquer des objets comme les soins, surins et cocktails Molotov. Mais vous pourrez aussi améliorer vos armes.
Le tout vous est servi par une histoire poignante et humaine. Ce fond horrifique sert de base au développement de relations fortes entre les personnages. Attention, ce jeu est assez violent dans ses combats, mais l’histoire ne vous épargne pas non plus émotionnellement. Ames sensibles soyez prévenues !
Mais tout ça, nous le connaissions de la première version. Alors, que nous apporte cette mise à jour sur console de nouvelle génération ? D’abord une claque visuelle ! C’est évident que l’utilisation du nouveau moteur graphique de Last of Us part 2 rend ce monde plus vivant, détaillé et les visages bien plus expressifs.
Mais surtout, cette version reprend l’excellent travail de son petit frère sur l’accessibilité. Et si on la considérait déjà comme une référence, ils l’ont poussée encore plus loin !
Cela va permettre à ceux qui n’avaient pas pu le faire à sa sortie de se plonger dans ce Last of Us Part 1 dans de très bonnes conditions. On vous détaille ça avec plaisir.
Et si j’ai un handicap moteur ? |
10 / 10 |
C’est avec plaisir qu’on retrouve tous les apports de Last of us part 2 ! Et ce quasi à l’identique. Mais ne vous inquiétez pas, nous allons quand même passer par le détail.
Les troubles moteurs peuvent être de deux ordres. Du moins dans ce que requiert le jeu vidéo. Soit vous ne pouvez tenir la manette entière. Soit vous le pouvez, mais avec des problèmes de force ou de précision dans vos gestes.
Si vous ne pouvez tenir la manette à deux mains ou atteindre tous les boutons, il vous faut aménager votre disposition. Et de ce côté, Last of Us Part 1 vous laisse toute latitude. Vous pouvez préciser dans quel sens vous tenez votre manette et cela adapte les mouvements en fonction. Si vous la tenez vers la gauche, l’action “avancer” est attribuée à gauche, “aller à droite” sur le haut…
De plus, vous pouvez coupler les joysticks et n’en utiliser qu’un. Nouveauté de ce Last of Us Part 1, certainement liée aux nouvelles capacités de la manette DualSense de la PS5, vous pouvez viser en déplaçant la manette. Pas besoin du stick, tournez la manette physiquement vers la gauche ou droite pendant que vous visez et ça oriente le tir.
Et le plus utile, vous pouvez réattribuer toutes les touches selon votre convenance. Il existe un profil main gauche/droite uniquement et vous pouvez enregistrer jusqu’à trois profils différents, au cas où vous êtes plusieurs à jouer sur la même console. Cependant les actions sont nombreuses, il faudra donc tester un peu et modifier à la volée en jouant le temps de trouver la bonne disposition. Partagez-nous la vôtre en screen dans les commentaires, nous sommes certains que ça peut aider !
Si votre difficulté porte plus sur la force, alors vous allez pouvoir réduire les actes fatigants ou répétitifs. Commencez par retirer les vibrations qui fatiguent la main. Ensuite, passez en mode “appuyer” au lieu de “maintenir” pour courir, viser… Il est également possible de réduire le nombre d’interactions. Par exemple, vous pouvez ramasser automatiquement les objets en passant à proximité. Alors attention, car du coup on ne voit pas à tout les coups que vous avez ramassez un élément. Activez les notifications pour le voir affiché.
Et si vous avez des soucis de motricité fine, alors là encore de nombreuses aides vont vous permettre de viser automatiquement et rester sur la cible. Vous pouvez affiner la sensibilité des sticks à votre niveau. Enfin, il est possible de ralentir le jeu dans les phases d’actions ou lorsque vous êtes dans l’inventaire. Ainsi, vous ne devriez pas avoir plus d’une touche à appuyer simultanément et les phases de combat seront grandement simplifiées.
Une autre amélioration de ce Last of Us part 1 sur PS5, vous pouvez régler la réactivité de la caméra. Quand vous déplacez le stick pour bouger la caméra, la vitesse est proportion de l’amplitude du stick. Si vous avez des gestes brusques, ça donne des mouvements rapides. La sensibilité du stick aidait déjà avec le délai de mouvement, mais cette option agit sur la vitesse de mouvement. Même brusque, le mouvement est plus lent.
Last of Us Part 1 est également réglable en difficulté. C’est d’ailleurs une nouveauté ! Là où il y avait cinq niveaux généraux, il y en a maintenant 5… par type de gameplay ! Vous pouvez donc simplifier les phases de combats, très dynamiques, et laisser l’exploration et les énigmes à niveau difficile. C’est le dosage à la carte, un vrai bonheur.
Nombre de joueurs en situation de handicap moteur plus important jouent exclusivement sur PC avec des logiciels tiers permettant de jouer à la souris, à la voix ou avec des setups matériels adaptés. Il faudra attendre la sortie prochaine de cette version sur PC pour savoir si le jeu leur est accessible. On compte sans trop en douter sur l’oeil averti de notre communauté pour le préciser à ce moment-là !
Et si j’ai une déficience auditive ? |
10 / 10 |
Côté auditif, c’est également un plaisir de voir le travail fait dans Last of Us Part 1.
Les sous-titres activés systématiquement peuvent être enrichis. Changez la couleur, le fond, indiquez qui parle avec une flèche dans le sous-titre même pour signaler sa position par rapport à vous… On avait déjà ces éléments dans la Part 2 et c’est avec joie qu’on les retrouve.
Pour renforcer cet élément essentiel, la version PS5 utilise avec intelligence les fonctions de la manette DualSense. En effet, vous pouvez activer des vibrations qui vont vous indiquer le ton du discours. Plus c’est intense, plus cela vibre fort.
On retrouve ces vibrations dans les combats, mais aussi dans l’exploration puisque lorsque vous déclenchez l’aide de navigation en appuyant sur L3 cela vous indique d’une flèche la direction à suivre. Cela vous repositionne dans la direction par la même occasion. Lorsque vous arrivez à la destination, une vibration vous prévient. Ainsi on se perd difficilement en suivant ce chemin vibrant.
Autre nouveauté de cet opus, vous utilisez toujours les bombes et autres cocktails Molotov. Et pour renforcer l’effet, si vous êtes trop prêt, cela déclenche un bourdonnement sonore. Il est possible désormais de désactiver cet effet d’acouphène perturbant dans les options audio.
Pour ce qui est du gameplay, on retrouve toutes les aides essentielles du Part 2 et notamment le signalement des ennemis hors champ par le système d’alerte. Et vous pouvez activer l’option qui permet de le maintenir même après avoir été repéré. Ainsi à tout moment, vous savez ou sont les ennemis hors champ qu’ils soient méfiants (arc coloré blanc) ou agressifs et prêts à vous sauter dessus (arc rouge).
Hors combat, le mode Ecoute vous permettra d’afficher visuellement la position des ennemis proches. Dans les options on peut également afficher les objets par cette méthode.
Tous ces éléments rendent le jeu particulièrement jouable, même avec une surdité totale. En effet, tous les éléments sonores, qu’ils soient d’ambiance ou essentiels au jeu, ont une transposition visuelle.
Et si j’ai une déficience visuelle ? |
10 / 10 |
Si Last of Us est pour nous une référence, c’est surtout par l’excellence de son accessibilité pour les joueurs en situation de déficience visuelle, même totale.
En effet, on retrouve le système unique de repérage au son pour l’intégralité des éléments du jeu. Pour l’interface, on vous propose dès le départ un lecteur d’écran. Cette fonction lit tout ce qui est à l’écran : boutons, interactions, menus… Et un ping sonore vous informe d’un changement de bouton ou menu dans l’interface.
Mieux encore, cet accompagnement sonore s’applique au gameplay. Chaque action du jeu se voit attribuer un son unique que vous pouvez adapter de la même façon qu’on réattribue les touches. Pour l’exploration, les informations visuelles du mode Ecoute se transforment en informations sonores, tel un sonar. L’intensité vous indique la distance et la fréquence – grave à aiguë – pour indiquer la hauteur.
Mais ce n’est pas tout. Part 1 vient ajouter quelques éléments qui poussent encore l’immersion pour le joueur en situation de handicap visuel. En effet, vous pouvez désormais activer l’option de “description des cinématiques” qui vous permettra de suivre les cinématiques, nombreuses dans ce jeu d’histoire, sans rien louper !
On retrouve les options d’aide aux personnes ayant une vision partielle. Vous avez la possibilité de modifier la taille et la couleur de tous les éléments : le texte des sous-titres, la taille de l’interface, celle du viseur… et un mode hyper contrasté qui va rendre le monde gris avec uniquement les personnages et ennemis en couleur vive. Le tout tient compte des trois types de daltonisme en faisant varier la force des effets apportés.
Dans les nouveautés de ce Last of Us Part 1, on notera que le travail sur la visée des armes est décliné sur les autres éléments. Vous pouvez donc également personnaliser l’affichage de visée du tir à l’arc et du lancer en cloche des objets.
Dans les options plus fines. Le jeu propose un certain grain de l’image pour certainement donner un côté plus ancien, plus brut. Il est possible de désactiver cet effet pour une image plus nette. Il est préférable d’opter pour la qualité d’image maximale plutôt que le mode performance qui favorise la fluidité au détriment de l’image.
Last of Us Part 1, encore plus que le Part 2 avec ses quelques ajouts, permet à tous les joueurs en situation de déficience visuelle de trouver les options qui lui permettront de jouer ou, s’il le pouvait déjà, de le faire dans de meilleures conditions
Et si j’ai une déficience cognitive ? |
9 / 10 |
Les troubles cognitifs et intellectuels sont bien souvent les moins bien appréhendés par les développeurs. En effet, en plus d’être moins connus, les solutions pour faciliter le jeu aux personnes qui en sont concernées sont également moins tranchées.
Même The Last of Us Part 2 avait apporté des éléments utiles, comme ils l’ont fait sur tous les autres profils, on avait gardé un petit arrière-goût de manque. Dans ce Part 1, on constate que Naugty Dog a également essayé d’améliorer les solutions d’aides.
La plupart des aides citées plus haut dans l’article vous seront utiles. Tout ce qui va simplifier le jeu est utile. Cela permet de se concentrer sur l’essentiel. Par exemple, si vous avez du mal – comme Pascal ou Pat – à vous repérer dans la 3D, n’hésitez pas à utiliser les options d’aide à la caméra pour n’avoir qu’un joystick à gérer.
On le sait, sur les mondes 3D ouverts ou semi-ouverts comme The Last of Us, la difficulté principale est de savoir sans hésitation quoi faire. Il faut que l’information soit accessible à tout moment. Et on en parlait encore hier avec Tama : il faut que ce soit de façon explicite. Pas d’énigme sybilline, pas d’approximation… ici, vous pourrez utiliser les options d’aide à la navigation. Cela oriente le personnage dans la bonne direction et ça vous indique celle à suivre d’une grosse flèche en vous renforçant par des vibrations. Aucun doute, c’est par là !
Pour ce qui est du “comment faire”, il est sûr que l’idéal serait d’avoir le temps d’apprendre les actions en dehors du jeu, au calme. Mais faute de cela, on peut s’appuyer sur la façon d’expliquer imagée et claire. Le lecteur d’écran rend cela accessible aux personnes ne lisant pas. C’est déjà assez rare pour le dire et l’équipe apprécie énormément ! Et ces explications sont visibles à tout moment dans l’onglet “Tutoriels” du menu.
“Mais on a pas le temps ou l’envie d’y revenir tout le temps !” me direz-vous. Et comme ce n’est pas évident, certains n’y penseront même pas. Dans ce cas, les options vous permettent d’augmenter l’affichage des aides et rappels pendant que vous jouez.
Notez que certaines actions mériteraient plus d’explications. Par exemple, les appuis répétés pour se débarrasser des ennemis ou le maintien appuyé pour ouvrir un rideau de fer. Un passage s’est révélé bloquant pour plusieurs joueurs : le lancement du moteur de l’ascenseur en début d’aventure. Il faut appuyer sur triangle, ce qui fait monter une jauge, et rappuyer sur triangle pile au moment où la jauge revient à zéro. Ce n’est pas explicite et ça demande une bonne coordination. Or pas moyen d’avancer sans le faire.
Last of Us part 1 va apporter un point essentiel dans votre confort de jeu : le réglage de la difficulté. Elle existait déjà avec la proposition de cinq niveaux de difficulté, dont le narratif qui rendait les choses bien plus accessibles. Mais le côté frustrant pour certains venait du fait que c’était tout ou rien. Dans ce Part 1 vous allez vraiment pouvoir régler ça sur mesure. Vous êtes peut-être un roi de la gâchette, de l’esquive et de la course. Mais vous bloquez sur les énigmes ou vous avez du mal à vous concentrer et il vous arrive souvent de passer à côté des objets à ramasser. Et bien il est possible de rendre les ennemis plus coriaces en vous facilitant ce qui gêne.
On a dans toujours cinq niveaux de difficulté dans Part 1, mais vous le régler sur cinq aspect : votre résistance, celle des ennemis, de vos alliés, sur la facilité à évoluer caché et enfin sur la difficulté à trouver des ressources. En plus, d’autres options renforcent ces niveaux de difficulté : être invisible quand vous êtes accroupi, avoir des alliés qui ne peuvent pas mourir, des ennemis qui ne vous attaquent jamais par-derrière… J’aurai dû parier dessus : “C’est tricher” m’a dit Nico, mais ça permet d’avancer à son rythme !
Autre nouveauté, l’univers de Last of Us part 1 est dur émotionnellement également. Sachez-le. Cependant dans cet opus vous pourrez désactiver les scènes les plus Gore.
Je le disais dans l’article, les jeux Naughty Dog sont depuis longtemps des références pour nous. Et ça depuis Uncharted pour les solutions motrices et depuis Last of Us part 2 qui nous avez mis une claque tant les solutions étaient étendues.
Les développeurs ne pouvaient donc pas descendre dans leur niveau d’accessibilité, on leur en aurait voulu. Mais de là à penser qu’ils pouvaient s’améliorer… Et pourtant si !!
Dès le lancement, les options d’accessibilité sont mises en avant pour démarrer dès le début dans de bonnes conditions. Comme elles sont très nombreuses, le réglage fin peut être long. Last of Us Part 1 vous propose donc des réglages par profils. Choisissez accessibilité visuelle, auditive et / ou motrice. Cela mettra automatiquement toutes les aides liées.
Et c’est là qu’on voit que l’accessibilité cognitive est encore un sujet moins maîtrisé puisqu’il n’a pas son set de réglage. Pourtant les idées y sont : lecteur d’écran, mode facile, aides à la navigation, astuces et tutoriels fréquents, mode gore désactivable…
Mais bon, on va dire que c’est pour Naughty Dog se laisser une marge d’amélioration pour leur prochain titre !!
2 thoughts on “The Last of Us Part 1 – notre test d’accessibilité”